Améliorer la connaissance des demandeurs d'emploi de leur marché du travail local


Le chômage est un phénomène qui dépend de la conjoncture économique mais aussi des caractéristiques structurelles de l’économie et notamment des frictions sur le marché du travail. Ces frictions sont responsables des problèmes d’appariement entre les offres d’emploi et les demandeurs d’emploi. Ce projet se concentre sur une source de frictions en particulier : les imperfections informationnelles et comment les croyances parfois erronées des demandeurs d’emploi concernant leurs propres perspectives de retour à l’emploi peuvent les conduire à faire des choix non adaptés.

Quelles sont les croyances des demandeurs d'emploi quant à leurs opportunités de retour à l'emploi ? Quelles informations leur sont utiles pour réviser certaines de leurs croyances sur le marché du travail ? La mise à disposition d’information ciblée permet-elle un meilleur appariement entre employeurs et demandeurs d’emplois ?


Question de politique et contexte


En France, le taux de chômage reste élevé, atteignant 8 % au dernier trimestre de 2020. Les causes du chômage sont nombreuses, mais il est acquis qu’une partie est liée aux frictions sur le marché du travail, c’est à dire aux facteurs rendant l’appariement entre les offres d’emploi et les demandeurs d’emploi plus difficile. En particulier, les croyances parfois erronées des demandeurs d’emploi concernant leurs propres perspectives sur le marché du travail les conduisent à faire des choix potentiellement non optimaux. S’ils surestiment la concurrence sur le marché du travail, ils peuvent par exemple être amenés à limiter le champ de leurs candidatures à des postes aux rémunérations plus faibles que ce qu’ils souhaiteraient, pensant ainsi s’éviter la concurrence d’autres demandeurs sur des offres d’emplois proposant des rémunérations plus élevées. Surestimer le temps de retour à l’emploi peut également conduire un demandeur d’emploi à accepter trop rapidement une offre qui ne serait pas parfaitement en adéquation avec ses compétences. Cependant, la recherche d’information est coûteuse pour les demandeurs d’emplois : elle prend du temps et nécessite d’identifier des sources fiables. Cette affirmation est d’autant plus vraie dans le contexte actuel de crise sanitaire pendant laquelle les connaissances des individus sur leurs perspectives ont été complétement bousculer. La mise à disposition d’informations utiles et ciblées afin qu’employeurs et demandeurs d’emplois soient mieux informés est une solution envisageable à la réduction des frictions informatives sur le marché du travail. C’est ce que notre projet propose de tester.

Détails de l'intervention


La première étape du projet consiste en une collecte d’informations, sous forme d’une enquête spécifique menée auprès de demandeurs d’emplois inscrits à Pôle Emploi, afin d’identifier leurs croyances quant à leurs opportunités de retrouver un emploi. Ce canal devrait nous permettre d’atteindre plusieurs dizaines de milliers de demandeurs d’emplois. L’enquête explorera principalement deux types de croyances : celles qui sont relatives aux tensions sur le marché du travail considéré et celles liées aux salaires proposés sur le micromarché de recherche.

La seconde étape consiste en la mise à disposition d’informations, sous forme d’indicateurs, à des demandeurs d’emplois choisis aléatoirement. Le choix des indicateurs s’appuiera sur l’expertise de Pôle Emploi et sur la théorie économique. Ils décrivent notamment les opportunités sur le marché du travail considéré, la distribution des salaires dans un domaine identifié ou le nombre de demandeurs d’emploi en concurrence directe avec l’individu. Il est probable que de telles informations soient susceptibles de modifier la stratégie de recherche des demandeurs d’emploi.

Le suivi du retour à l’emploi de demandeurs qui ont eu accès à ces informations supplémentaires comparé à celui d’autres demandeurs n’en ayant pas bénéficié permettra de mesurer l’effet de la mise à disposition d’informations sur des modifications de leurs croyances d’une part, sur leur accès à un emploi stable d'autre part. En soumettant à différents groupes de demandeurs d’emploi des ensembles d’indicateurs variés et en comparant leur intégration ultérieure sur le marché du travail, l’expérience nous permettra également d’évaluer la contribution de chacun des corpus d’indicateurs et de déterminer leur efficacité relative dans le fait de trouver un emploi.

Résultats et conclusions


Projet en cours, résultats à venir fin 2021.

A propos de nous


Pôle emploi

En tant qu’établissement public et premier acteur du marché du travail en France avec 55 000 collaborateurs, plus de 900 agences et relais de proximité ainsi qu’un réseau de partenaires sur l’ensemble du territoire, Pôle emploi œuvre au quotidien pour faciliter le retour à l’emploi des demandeurs et offrir aux entreprises des réponses adaptées à leurs besoins de recrutement.
Pôle emploi a développé une offre de services personnalisés, fondés sur son expertise approfondie du marché du travail en France et propose aux demandeurs d’emploi des prestations adaptées à leur profil.
Avec ses 4 300 conseillers « relation entreprises » spécialisés, Pôle emploi accompagne et conseille également les employeurs dans le recrutement ou la définition de leurs besoins. Grâce à leur espace dédié sur pole-emploi.fr, les employeurs peuvent aussi gérer directement leurs besoins de recrutement et déposer leurs offres, présenter leur activité et contacter les demandeurs d’emploi répondant aux profils qu’ils recherchent.

Le GENES

Le Groupe des Écoles Nationales d'Économie et Statistique (GENES) est un établissement public d'enseignement supérieur et de recherche rattaché au ministère de l'économie et des finances, dont l'INSEE assure la tutelle technique. Le GENES regroupe plusieurs entités : l'ENSAE Paris, l'ENSAI et le CREST.
Le CREST est une Unité Mixte de Recherche regroupant des chercheurs de l’ENSAE Paris, de l’ENSAI et du Département d’économie de l’École Polytechnique. Ce centre interdisciplinaire dédié aux méthodes quantitatives appliquées aux sciences sociales se compose de quatre pôles : économie, statistique, finance-assurance et sociologie. La culture du CREST est caractérisée par un attachement fort aux méthodes quantitatives, à la culture des données, à la modélisation mathématique et aux allers retours permanents entre les modèles et les faits empiriques pour analyser des problèmes économiques et sociaux concrets.

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